La Poste et Le Havre
Esquisse d’une Histoire de la Poste et des
Postiers du Havre
(première partie)
Oui ce fût une belle et grande aventure humaine que celle de la Recette Principale des PTT au Havre ! De celle qui fait l’histoire mais dont la « grande histoire » ne parle jamais.
Ce fût bien sûr le quotidien des salariés de ce grand service public apprécié de tous: facteurs de lettres, obscurs de l’acheminement du courrier, agents des guichets, ouvriers des lignes téléphoniques et télégraphiques, télégraphistes, contrôleurs et cadres.
Et ce furent aussi les revendications et des luttes sociales pour le mieux vivre, le progrès social, pour les Libertés l’Égalité, dans la Fraternité.
Dans cette unité de lieu que fût le Havre Principal, pour mettre en évidence cette unité d’action qui y fût la ligne générale du syndicalisme CGT, un groupe de militants et d’acteurs du site s’est attaché à renouer le fil de l’histoire dans une unité de temps de près d’un siècle.
Voici le fruit du travail de ces camarades: que Christiane, Pierre, Gilbert, Jacky, François et tous les autres en soient vivement remerciés.
Le CA de l’IHS-CGT-76
Le Havre Principal en 1945
I- Le développement de la Poste au Havre
Une institution vénérable. L’organisation de l’acheminement de messages ou missives est créée en Perse au 6ème siècle. Pour joindre, envoyer ses messages entre Bagdad, Damas, Babylone et même plus tard Cordoue, le Calife Hammourabi organise des « messageries », un service royal réservé, puis élargi. Bien sûr, tout le monde n’en profite pas…mais, qui écrit à l’époque ?
Ce système apparaît en France vers 1482 sous le nom de Messageries Royales, mises en place par le roi Louis XI, à son unique service d’abord, déjà un monopole. Puis vont bénéficier du système, moyennant paiement élevé, les nobles, les gens « de bien », ceux qui traitent des « affaires importantes » et ont donc les moyens…
Tout cela est antérieur à la poste du Havre et même au Havre officiellement créé en 1517 sur l’emplacement d’un petit village de pêcheurs qui s’appelle Havre de Notre Dame de Grâce. Ceux-ci n’ayant sûrement pas l’occasion d’utiliser le service des messageries royales…
Le besoin de communiquer s’élargit, la nécessité des échanges impose l’élargissement de l’outil : diligence, messagerie, malle-poste, coches, coches d’eau qui transportent courriers et voyageurs.
Henri IV, puis Richelieu étendirent, améliorèrent le système, l’ouvrirent au public. Vers 1700, Rouen devient le pivot d’une organisation postale qui couvre toute la Normandie et une partie de la Bretagne
Le document le plus ancien connu montre que la « poste aux lettres » existait au Havre en 1725, mais peut-être est-elle antérieure.
La Révolution organise les départements, modernise et concentre les « postes aux lettres », « messageries » et « postes aux chevaux » en une seule administration ouverte au public. Le Havre se développe, les besoins s’accroissent, la Poste fait face, s’adapte sans cesse.
La Poste au Havre s’implante, se développe, occupe une maison à St François, déménage plusieurs fois, puis revient à St François.
Napoléon crée un service rapide d’estafettes partant tous les jours de Paris et reliant toutes les grandes villes de province. L’estafette mettait 15 heures de Paris au Havre, ce système ne transportait que les lettres.
Seule la correspondance administrative est distribuée à domicile par piétons. Des imperfections notables persistent dans cette organisation…des courriers disparaissent même… la recherche de renseignements sur l’activité des concurrents, leurs embarquements, les marchandises en transit, etc… intéressent quelques affairistes peu scrupuleux.
En 1829, un service de facteurs est créé pour la campagne. En 1830, il y a déjà 2 boîtes aux lettres au Havre et 3 en 1835.
En1842, est créé un bureau de poste à Graville dont le territoire est immense.
Entre 1845 et 1847, le chemin de fer va faire disparaître la « poste aux chevaux » entre Le Havre, Rouen et Paris, mais elle reste en service pour relier Fécamp (5 heures de route) et Dieppe (12 heures de route) et les cités éloignées de la Seine Inférieure.
Dès 1845 est instauré le tri à bord des trains, entre Rouen et Paris d’abord, puis étendu au Havre. Ce tri dans des wagons normaux, puis spécialisés par la suite, est effectué par des postiers constitués en « brigades » (le terme existe toujours).
Ces wagons de tri inconfortables sont baptisés pompeusement « bureaux ambulants ». Rapidement, plusieurs services par jour sont organisés.
Avec la fin de la royauté (Louis Philippe), naît en France le « timbre poste » en 1849, création anglaise de 1840. La Poste du Havre se développe, déménage, s’organise, redéménage et même emménage dans un Hôtel de la Poste neuf en 1866.
A l’origine, le bureau des télégraphes fut créé en 1851, distinct du bureau de poste, il le rejoignit en 1868 pour ne plus le quitter.
En 1899 et 1906, des grèves des facteurs des périodiques… En mars et mai 1909, deux grèves touchent tous les postiers, prenant gouvernement et particuliers au dépourvu. En mars, de gros négociants s’efforcent d’organiser une « poste parallèle » (tiens déjà !) mais la grève s’arrête. Ils récidivent en mai, face à la seconde grève aux PTT (ce nom apparaît pour la première fois). La grève se termine le 18 mai…
La Poste vit et continue de se développer au rythme des besoins de l’accroissement de la population, des échanges commerciaux, de l’importance prise par la ville, son port, ses industries.
Vers 1900, les services de la Poste sont à l’étroit. La mairie, consciente du rôle joué par la communication (on ne disait peut-être pas cela à l’époque) insiste pour un meilleur service rendu au public, d’où le projet d’un nouvel Hôtel de Poste.
Un projet naît après maintes palabres et négociations entre le ministère et la ville du Havre, celle-ci va même offrir le terrain qu’elle vient d’acheter à l’entrepôt des tabacs et proposer de financer la construction.
En 1913, après moult péripéties, un architecte élabore plans et maquette. Monsieur Cargill, retenu pour ce projet, voit grand. Cet édifice majestueux de « style flamand » permettra d’accueillir le public et tout le courrier commercial mais aussi téléphones et télégraphes (voir gravure de presse p 6) et dotera la ville d’un monument digne de son essor, selon ses termes.
En 1914, la France a d’autres priorités que construire la poste du Havre, on achète davantage de canons qu’on ne réalise d’édifices au service du public…
Projet de bâtiment non réalisé.
La Poste Belge au Havre, un épisode peu connu…
Pendant la « Grande guerre » 14-18, la ville de Sainte Adresse accueillit le gouvernement Belge réfugié et devint la capitale de la Belgique, or Sainte Adresse a été une poste annexe du Havre. La Poste Belge s’installa au Nice Havrais (hôtel de luxe) et le Bureau de Poste du Havre, comme les chemins de fer, mirent à sa disposition moyens et logistique.
La fin de cette terrible guerre a laissé une population meurtrie, un pays exsangue et imposé d’autres priorités. Il faudra une longue lutte aux Havrais et à leur municipalité de l’époque pour faire ressortir le dossier. Entre temps, le ministère a choisi un autre architecte, la ville s’accroche au sien et au projet initial, c’est un troisième architecte qui est nommé et qui reprend les grands traits du premier projet. Rien que les courriers et les délibérations concernant ces querelles emplissent des cartons aux archives municipales du Havre.
Le nouvel hôtel de la Poste est inauguré en décembre 1926. Il survivra au terrible bombardement de 1944. Il existe donc toujours en centre ville, dans le quartier des affaires, près du nouveau Casino (ancien siège de la Chambre de Commerce du Havre).
Pour les salariés des PTT du Havre, comme pour les usagers, dès l'installation et l’ouverture des services dans le nouvel immeuble, les choses vont mieux : fonctionnalité, regroupement des services, espace, accueil du public, tri, boîtes postales, nouveaux services et plusieurs centaines d’agents répondent de mieux en mieux aux besoins. Bien sûr cela ne va pas sans à-coups, efforts, crises, mutations, actions syndicales et avancées sociales.
Cet immeuble est beau et imposant. C'est une superbe réalisation digne du Ministère de PTT. Il fait désormais partie du patrimoine architectural du Havre.
C’est un bel immeuble de style qui a plutôt bien résisté aux méfaits de la guerre 1939-1945. Malgré les dommages causés par les bombes anglaises libératrices (voir photo plus bas) et réparés sommairement juste après la guerre, la Poste est restée debout, au service du public et de l’activité havraise.
Une première remise en état sérieuse des bâtiments est réalisée dès 1947, une restauration plus profonde sera effectuée vers 1994/1995 avec remise en valeur des façades, du fronton, colmatage des marques de la guerre… Travaux effectués en perspective d'une vente prochaine ?
Ainsi va l’histoire de l’édifice historique. Mais l'histoire de « La Poste du Havre » n’est pas terminée, même si les services seront amenés à se restructurer, et à se séparer encore ! Nous lutterons pour empêcher sa privatisation.
Le métier de facteur, réputé dur et éprouvant, nécessitant une bonne condition physique, était un métier réservé aux hommes jusqu'à une période récente (années 70 du 20ème siècle); cette factrice de Rouen était une exception. (Histoire de Rouen, 1900-1939, Guy Pessiot)
II- Le développement la Poste Maritime au Havre.
Nous avons vu l’histoire de la Poste terrestre, une autre Poste est importante et caractérise mieux Le Havre : La Poste Maritime.
Avant 1783, lettres et paquets traversent les mers sur les navires marchands sans organisation réelle, ni réglementation, ni régularité d’ailleurs.
Les capitaines des navires marchands avaient obligation de « router » lettres et paquets gratuitement jusqu’à leur port de destination, idem pour les navires étrangers.
Avec l’amélioration de l’organisation des transports maritimes, le courrier y gagne.
Dès 1784, une ligne régulière de paquebots reliait l’Amérique (jusqu’à 24 paquebots en service jusqu’en 1788). Puis un essor important de la poste maritime au départ du Havre a lieu au 19ème siècle en parallèle avec l’essor des échanges maritimes liés à la colonisation, entre autres.
En 1836, ce sont quelques 1236 navires à voile que quittent le port du Havre pour l’étranger, dont 1/3 pour les Amériques…chacun emmènera missives et colis.
Le bureau maritime de la Poste sature, lui aussi doit s’agrandir, se reloger, s’organiser et réglementer les choses.
Au départ du Havre, s’organisent des lignes maritimes de plus en plus variées et régulières pour les trafics de marchandises et passagers, la Poste Maritime en bénéficie.
La liaison par bateau à vapeur Le Havre/Honfleur s’organise dès 1833.
Le voyage dure 35 minutes, puis sont reliés de même Caen, Morlaix… liaisons utilisées bien sûr par la poste maritime, mais les irrégularités d’horaires gênaient et les usagers préféraient la poste par voie terrestre au service plus régulier.
A cette époque, il fallait 35 à 50 jours pour recevoir les nouvelles des Antilles mais il n’y avait rien de plus rapide et cela permettait déjà de juteuses affaires aux marchands de café, coton, sucre, blé, Bois de campêche, etc…
L’Angleterre loue alors des navires plus rapides mi-vapeur (et roue), mi-voilier, puis vapeur uniquement et, pendant un temps, le courrier est confié à ces navires qui ne mettent plus que 20 jours pour rejoindre les Caraïbes.
Le Havre, port d’attache de 442 navires en 1862, reprend la main. La CGT, (Compagnie Générale Transatlantique) lance, en 1865, un service de paquebots.
En 1868, la Poste lance 3 nouveaux « vapeurs » à hélice de l’ingénieur Sauvage, les chantiers Augustin NORMAND du Havre dament le pion aux anglais.
En 1869, les quatre quotidiens havrais signalent chaque jour une vingtaine de navires entrant ou sortant du port. La Poste maritime suit.
En 1872, on agrandit le port, redresse le chenal, allonge les quais, le trafic bat son plein. Il faut dire que le port et la ville se développent très vite à l’image du commerce international et avec « nos » colonies au départ du Havre. La cité compte 21 000 habitants en 1820, 54 000 en 1856 et 92 000 en 1877. C’est une croissance fulgurante.
Pendant la 1ère guerre mondiale, en 1915, l’encombrement du port du Havre par et pour les transports de guerre anglais et américains oblige à transférer les têtes de lignes des grandes liaisons maritimes à Bordeaux.
La Poste Maritime y est évidemment transférée et ce jusqu’en 1919. Après les bureaux de tri « ambulants » à bord des trains, on a créé les bureaux flottants, lettres et paquets sont triés à bord des navires.
Pour accélérer encore l’acheminement du courrier, la CGT (Compagnie Générale Transatlantique) et la Compagnie Transatlantique Aérienne créèrent, en août 1928, un service innovant où le courrier était confié à un avion catapulté du navire « Ile de France » à 400 miles (750 km) des côtes à l’aller et au retour. On gagnait ainsi 20 à 30 heures sur le temps du parcours du paquebot.
Tri du courrier à la Recette Principale de Rouen en 1935; cela ne devait pas être très différent au Havre, à la même époque (Histoire de Rouen en photographies, Guy Pessiot)
On a même perfectionné encore les systèmes dès septembre 1928 en larguant le courrier au-dessus des villes d’Halifax, Boston puis en amerrissant à New York avec des gains de 52, 46 et 36 heures.
Depuis son essor – c’est le cas de le dire – le transport aérien a supplanté, pour le courrier comme pour les passagers, le « maritime », comme le chemin de fer avait condamné à la retraite la « poste aux chevaux ».
Puis viennent de nouveaux moyens de communication. Bien sûr s’est développé considérablement, dans l’essor général, le télégraphe terrestre puis maritime au service des liaisons avec les navires (radio) et intercontinentales par câbles sous-marins.
Le développement des liaisons radio maritimes est, en plus de la possibilité de communiquer des messages au sens du courrier, un gage de sécurité incomparable.
Quant au télégraphe, dont le télégraphe par câbles sous-marins, il rend la communication quasi-instantanée (en rapport avec les 35 à 50 jours pour recevoir un courrier des Antilles un siècle plus tôt), quelle que soit la distance.
La pose des câbles sous-marins nécessite la construction et la mise au point de navires spéciaux : les câbliers. Plusieurs de ceux-ci ont été réalisés pour les PTT, par les chantiers havrais du Havre.
Puis viennent télégramme, télex, etc. le Cedex en 1970 (19 personnes).
Tous ces services ont été logés dans l’édifice « La Poste », puis le développement a imposé par exemple la création de centraux téléphoniques de plus en plus modernes et performants.
D’abord à la poste dès 1926 l'installation d'un central téléphonique « automatique urbain », puis un nouveau central « interurbain » dans un immeuble construit exprès en 1934, rue J.B. Eyriès dédié au central téléphonique.
Un nouveau central automatique plus performant y est inauguré cette fois en 1952 par 2 ministres, 2 députés, 1 sénateur, des maires, des conseillers généraux, le préfet, sous préfet, etc…).
Puis ce sera un nouveau central téléphonique qui sera inauguré avenue Jean Jaurès début 1972, un autre à Bléville fin 1974, un autre quartier St Vincent, rue des Protestants, un autre encore rue G. Brindeau et un autre rue des Marais, près de la CEM, etc… C'est l'époque du Boum du téléphone. Tout cela pour faire face aux besoins grandissant de la population et de l'activité économique.
Mais l'histoire retiendra que c'est dans le bâtiment du Havre Principal que se développeront les télécommunications véritablement modernes au Havre.
La Poste aujourd’hui
Au fil des années, on peut dire que pour le courrier, les colis et le télégraphe, la Poste du Havre est devenue une plaque tournante des échanges pour toute l’Europe de l’ouest, échanges maritimes aidant.
A partir de 1990, le Service des Télécommunications, devenu France Telecom, s'est séparé de la Poste et a quitté définitivement les locaux du Havre Principal.
Mais, l’histoire ne s’arrête jamais, paraît-il ; après avoir voulu un édifice qui marque, qui soit beau, utile au public, pratique en centre ville, la population havraise apprend, par le bouche à oreille puis par voie de presse, que la direction centrale de la Poste a décidé de vendre cet immeuble dans les prochains mois.
Pourquoi vouloir se séparer de ce bel immeuble, symbole de l’activité intense et diversifiée des PTT, puis de la Poste au centre du Havre depuis 79 ans ?
N’y aurait-il pas une opération immobilière en lien avec la proximité du futur casino, opération juteuse qui améliorera les comptes de la Poste pour mieux privatiser.
Avec la vente de l’immeuble de la Poste Centrale, on remplacera ce lieu pratique par quoi ? Le tri à Rouen, d’où la suppression de l’oblitération « Le Havre » sur les lettres, et le public ira où ? (Surtout quand on sait que certains bureaux de poste récents n’ont plus de boites aux lettres). Il n’y a, de fait, plus de « Havre-Principal », il paraît que c’est çà le progrès !
Cette froide décision politique fait forcément abstraction des états d’âme de milliers de personnes qui y ont travaillé durant cette longue période, certains quelquefois pendant toute leur carrière.
Car s’il pouvait parler, ce bel immeuble nous raconterait qu’il a été le siège de quelques périodes épiques et parfois pittoresques dont certains se souviennent encore, notamment avant et pendant la guerre 39-45, puis en 1953, 1968, 1974, 1988, 1993, 1995, etc…
Des générations d’agents de la « République libre » du Havre-principal en ont écrit l’histoire, aussi fiers d’appartenir à l’Administration des PTT, qu’animés du souci de défendre les intérêts de leur profession et du service public.
Bientôt qui s’en souviendra encore ?
Il faut savoir que cette décision découle de la « nouvelle » politique de la Poste qui vient de créer trois grands services incluant exclusivement trois grands métiers, à savoir : du Courrier, des Colis, du Grand Public (guichets et services financiers). Une conception fumeuse, théorique et sans concertation, (cette politique prolonge, aggrave celle qui avait déjà séparé Poste et « Télécom » avec les dégâts sur l’emploi que l’on connaît, avec la privatisation, etc…).
Pour réussir cette « importante » mutation, ses dirigeants ont considéré que les locaux du Havre Principal ne sont plus adaptés : trop exigus pour faire face aux nouvelles exigences du service courrier, tandis que l’espace guichets est devenu trop vaste après le départ d’une grande partie des agents vers les nouveaux bureaux de quartiers (Havre Coty et les Halles).
Et maintenant ?
Après un an de discussion avec l’État actionnaire, en dehors de tout accord avec les organisations syndicales et contre l’avis des associations d’usagers, La Poste a signé un nouveau contrat de plan qui fixe sa « feuille de route » pour la période 2005 – 2007
Ce contrat de plan va lui permettre, dit-elle, au cours des années qui viennent, de se préparer à faire face à la concurrence totale des entreprises privées et autres postes étrangères résolues à s’emparer des marchés les plus « juteux » de ses activités.
Elle annonce d’ailleurs son désir de « devenir La poste la plus mODERNE et la plus performante d’Europe d’ici 2010 » !
C’est bien prétentieux au vu des moyens affectés, de l’emballement des intéressés et aux sous effectifs constants.
Alors face à ces enjeux considérables pour son devenir, elle a mis en place un programme dit de « modernisation » utilisant les dernières technologies dans ces 3 Grands Services, mais aussi un plan stratégique de développement et de productivité intenses, voulant impliquer fortement ses 300 000 postiers pour l’amélioration de la qualité et de la rentabilité dont, bien sûr, les 400 havrais.
Souhaitons à cette nouvelle génération de postiers que la promesse d’améliorer également leur « vie au travail », figurant dans le nouveau Contrat Social proposé au personnel, soit réellement tenue, et bien qu’indispensables à la réussite de cette mutation, ils ne soient pas les sacrifiés de la Productivité souhaitée !
Il va leur falloir s’organiser, et continuer à se battre…
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Notes : dates, précisions de lieux,d’effectifs, etc… ont été trouvées dans le livre « la Poste au Havre », auteur « Société Philatélique du Havre », éditeur Rolland le Havre, consultable à la bibliothèque municipale du Havre.