Numéro 29 - Automne 2007

Les 100 ans de l’UL CGT du Havre

Théâtre: « Boulevard Durand » d’Armand Salacrou

Dans le cadre des 100 ans de l’Union locale des syndicats CGT au Havre, celle-ci, le Théâtre de l’Éphémère et le Collectif Durand  ont monté une série de représentations théâtrales de « Boulevard Durand » d’après l’œuvre d’Armand  Salacrou écrivain Havrais, membre de l’académie Goncourt.

Dates des représentations :

• Le samedi 29 septembre à 19h, le dimanche 30 septembre à 16h à la salle des fêtes de Franklin.
• Le samedi 13 octobre à 19h à Navalis salle du C.E. de DRESSER.
• Le vendredi 19  et samedi 20 octobre à 19h à l’Espace Pointe de Caux de Gonfreville l‘Orcher.

Armand Salacrou avait 10 ans quand éclata l’affaire Durand : « Je crois que toute ma vie d’homme fut marquée par cette terrible "erreur judiciaire"  vécue dans mon enfance »

L’affaire DURAND dans la presse syndicale :

"C’est sous ce titre qu’est classée aujourd’hui la sinistre « erreur judiciaire » qui a frappé et tué notre camarade Jules Durand, ancien Secrétaire du Syndicat des Charbonniers du Havre.

Une grève de Charbonniers ayant éclaté en 1910, mouvement général qui paralysait le Port du Havre et qui gênait surtout les grosses compagnies, une rixe entre pochards provoqua un soir la mort d’un homme, chef d’équipe à la Compagnie Générale Transatlantique.

Il n’en fallut pas plus pour affirmer que cette rixe était voulue et fomentée par l’Organisation Syndicale. Le pas fut vite franchi, le Secrétaire était accusé comme  « responsable moral » de cette rixe mortelle, comme tel arrêté et traduit en Cour d’Assises à Rouen.

Celle-ci rendit le 25 Novembre 1910 -contrairement à ce que l’on croyait généralement parmi nous- non pas un non-lieu mais un jugement inique condamnant Jules Durand à la peine de mort.

A la stupéfaction générale, succéda la colère, les Organisations syndicales et la Ligue des Droits de l’Homme firent des démonstrations dans toute la France pour protester contre cette abomination et des démarches furent entreprises auprès du Ministère de la Justice.

Mais hélas ! Le mal était fait, Jules Durand perdit la raison et son internement à l’Asile de Quatre-Mares mit fin aux courageuses interventions. Il mourut dans son Asile le 20 Février 1926.

Les restes de Jules Durand reposent dans une concession au Cimetière Sainte-Marie du Havre. Un monument élevé à sa mémoire par les Organisations syndicales rappelle aux jeunes le martyre du Militant Havrais."

L’Union des Syndicats du Havre, 1926

Photos des représentations