Ecrire au fil rouge

Numéro 29 - automne 2007

Anniversaire

IHS-CGT-76 : Bilan d’une décennie d’activité

Par Gilles Pichavant Secrétaire de l’Institut

L’histoire a toujours intéressé les militants syndicaux et la Cgt. Elle a toujours fait d’objet d’articles réguliers dans la presse syndicale.

La connaître répond à un besoin tant pour la formation des militants, que pour l’action quotidienne dans les entreprises et les services. Il est vrai qu’elle est l’objet de luttes idéologiques permanentes, de polémiques et de controverses, en témoigne l’utilisation de l’histoire par le candidat Sarkozy tant lors de la campagne présidentielle que depuis son élection à la présidence de la République.

Mais c’est au milieu de la décennie des années 90 que l’idée s’est progressivement imposée de créer un Institut départemental d’histoire sociale, un institut CGT en Seine Maritime.

Notre Institut CGT d’Histoire Sociale de Seine-Maritime a donc dix ans. En fait il en a un peu plus, car l’Union Départementale et des Unions Locales CGT du département ont décidé de créer notre « Institut C.G.T. d’Histoire Sociale de Seine Maritime » en décembre 1996. Le choix sera de le faire sous la forme d'une association loi 1901. Les statuts, seront déposés le 13 décembre 1996, et un avis a été publié au Journal Officiel le 25 décembre de la même année.

Passer les 10 ans, pour une association, c’est important, car cela veut dire que sa création n’était pas une lubie d’un jour, mais qu’elle répondait à un besoin.

Marquer cet anniversaire, cela permet d’évaluer le travail accompli, de faire les premiers bilans, de réfléchir sur ce qui a été bien ou mal fait et de se projeter dans l’avenir. Nous reviendrons sur ce bilan, mais à la lecture de l’Index que nous publions dans les pages centrales du Fil Rouge, vous verrez que nous n’avons pas à en rougir.


le projet de création de l'IHS-CGT-76 murit chez des militants de la CGT, comme ici lors du 37e congrès de l'Union départementale CGT, à Gonfreville l'Orcher,les 3,4 et 5 avril 1996.
On reconnait Gilles Pichavant secrétaire, à gauche; Jacques Pene premier président, au 1er plan, François Auvray membre du bureau, Joëlle Toutain, Jacques Defortescu trésorier depuis 2007, et Nicole Defortescu, au second plan; Marceau Burette 2ème président, à droite.

Le contexte de l’époque

Paradoxalement le moment où se crée l’institut CGT d’histoire sociale de Seine-Maritime est une période où l’idée que nous serions entrés dans « une fin de l’Histoire » est encore puissante.

Cette idée bizarre, un peu oubliée aujourd’hui, était apparue au début de la décennie 90. Ce concept induisait que l’histoire était forcément une histoire des guerres et de la violence, que le 20ème siècle qui tirait à sa fin avait été le siècle le plus violent de l’histoire du monde, que cette violence avait pris sa source dans la « lutte des classes » qui n’était qu’une invention du marxisme. Avec la « fin du communisme » nous serions donc arrivés à la fin de l’histoire, puisque la source de la violence avait disparu, la lutte des classes - moteur de l’histoire - étant un mythe. Avec elle se posait aussi la question de la fin du syndicalisme dont on raillait l’archaïsme.

Tout le monde a compris aujourd’hui que c’est la « fin de l’histoire » qui était un mythe ; c’est lui qui ne pouvait que s’effondrer. La lutte des classes est un fait avéré : les salariés la vivent chaque jour..

En fin 1996, nous sortons à peine de la période de l’écroulement de l’Union soviétique (1990-1992) et dans celle du capitalisme triomphant. La fin de la guerre froide a fait, un temps, espérer à la fin des guerres tout court, mais la première guerre en Irak a brisé les  dernières illusions. « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » a dit Jean Jaurès.

Le contexte général permet des attaques sans précédent contre les salariés de la part du grand patronat et de ses relais politiques qui veulent engranger des acquis et revenir sur des conquêtes sociales obtenues parfois depuis plus de 80 ans. L’un des aspects de cette offensive est le vote du traité de Maastricht, le 20 septembre 1992, par une courte majorité. Ce traité lance l'Union économique et monétaire (UEM) qui va conduire à la création de la Banque centrale européenne et à l’instauration du « Pacte de stabilité », qui vont ensemble contraindre les gouvernements à des politiques d’austérité.

La crise de la société s’approfondit, polluée par la dictature du fric, aux conséquences tragiques pour des millions d’individus : injustices, chômage, attaques contre la sécurité sociale.

La gauche tout entière (et même une partie du syndicalisme) doute de ses propres valeurs : L’avenir n’est-il pas à « l’économie mixte » ? Quelle est désormais la justification des nationalisations, des statuts et même les services publics ?

La période est marquée par le développement de l’individualisme dans tous les secteurs de la société, par une perte générale de repères et un repli de la conscience de classe. Le syndicalisme est tenté par un repli corporatiste. La fin des années 80 et le début des années 90 est une époque de recomposition syndicale marquée par des scissions dans la CFDT et dans la FEN, et la création de l’UNSA, de la FSU et de SUD.

La confédération CGT commence dès lors à avancer le concept de syndicalisme rassemblé. Elle a quitté la FSM (Fédération syndicale mondiale) qui refuse de se réformer. Elle n’a plus d’affiliation internationale. En Seine-Maritime l’Union départementale est dans une situation difficile. Cela est dû à la conjonction de plusieurs facteurs : la fermeture de nombreuses entreprises à cause de la crise économique des années 80, dans laquelle elle avait traditionnellement des forces importantes ; la liquidation du statut des dockers en mars 1991, entraînant l’affaiblissement syndical dans ce secteur qui avait toujours été l’un de ses piliers militants. Ses difficultés sont renforcées parce qu’elle n’a pas pris à temps des mesures financières, ce qui va rendre nécessaire la vente des locaux de Petit-Quevilly, construits une dizaine d’années auparavant et pour lesquels on ne trouve, à l’époque, pas encore d’acheteur. Pour en faciliter la vente elle a déménagé dans de nouveaux locaux à Mont St Aignan.

Au milieu de la décennie 90 les premières grandes résistances se manifestent. C’est le grand mouvement de grève de décembre 1995, chez les cheminots, mais pas seulement : des millions de salariés se retrouvent dans la rue contre le plan Juppé de casse de la sécurité sociale et de la retraite.

A la suite des événements, le débat sur l’archaïsme du syndicalisme est abandonné provisoirement. Le fait syndical redevient incontournable. « Quel que soit la couleur du gouvernement il faudra toujours que les salariés  soient organisés syndicalement » déclare Georges Séguy, président de l’IHS-CGT confédéral, de passage à Mers-les-Bains le 7 novembre 1996, en insistant sur le fait que le syndicat est un garde fou. « Ce n’est pas lui qui engendre les revendications, c’est l’inverse, il en a toujours été ainsi, il en sera toujours ainsi » insiste-t-il.

Mais à cette époque, la nouvelle génération de militants syndicaux ne comprend pas encore l’intérêt de connaître l’histoire. Ils sont nombreux subissant l’idéologie dominante à n’être pas loin de partager l’idée que l’histoire procède de la propagande voire de la manipulation, surtout si elle est écrite par la CGT. S’ajoute à cela l’idée que s’il y a eu recul social depuis les grands acquis sociaux, si les grandes espérances qui étaient apparues à certaines époques s’étaient évanouies, c’est que le syndicalisme n’a pas fait, ou pas su faire, ce qu’il aurait fallu faire. Ne fallait-il pas, plutôt, faire table rase du passé et repartir à zéro ?

Or, comme le dit avec raison la phrase du poète et dramaturge Bertolt Brecht : « Ne pas connaître l’histoire c’est se condamner à la revivre ». En quelque sorte, ne pas connaître l’histoire c’est se condamner à refaire les mêmes erreurs. C’est risquer de faire bégayer le syndicalisme. N’est-ce pas d’ailleurs ce à quoi aboutissent ceux qui, pour avoir voulu refonder le syndicalisme en oubliant son histoire, ont renforcé l’émiettement syndical plutôt que de renforcer la CGT ? 15 à 20 ans plus tard, quel est donc le bilan de ce syndicalisme « refondé » au début des années 90, qui s’est placé, en général, dans l’autonomie ? Et quelles en sont les conséquences pour l’ensemble du mouvement syndical, sa force et son efficacité ? Quelles en ont été les conséquences pour les salariés ? Cela reste à écrire et les avis seront sûrement très divers, mais on peut penser que la remarque de Bertolt Brecht s’appliquera bien à leur histoire.

Mais plus généralement et pour reprendre une maxime choisie délibérément chez un adversaire du mouvement ouvrier, Winston Churchill, que nous avons publiée dans le 1er numéro des « cahiers de l’institut », au début de l’année 97 : « On n’a pas le droit de priver les générations futures des leçons du passé . Ce 1er numéro des « cahiers de l’institut » n’en aura pas d’autre et fut en fait le numéro zéro du Fil rouge. On peut aussi citer Anatole France: « Un peuple sans mémoire est un peuple d’esclave ».

Qui sont les militants qui créent et font vivre l’Institut ?

Salon du Livre de Maromme 2002 Serge laloyer, Maryse Olivier et Gilles Pichavant Albert Perrot et Marius Bastide

Quelques animateurs de l'IHS-CGT-76: Pierre Largesse (vice-Président), Marcel Letessier (membre du bureau), Serge laloyer (secrétaire adjoint), Maryse Olivier (Archiviste), Gilles Pichavant (Secrétaire), Albert Perrot (Vice-Président) , Marius Bastide (membre du bureau), (et un militant CGT de Dresser).

C’est donc dans ce contexte particulier, que la direction de l’Union départementale CGT, à l’initiative de Jacques Pene, son secrétaire général, et de Pierre Leblic, son responsable à la politique financière, décide de créer un institut d’histoire sociale en Seine Maritime, en cet automne 1996.

La CGT ne partait pas de rien en Seine-Maritime. Dans les années 50 déjà, Fernand Legagneux, secrétaire général de l’union départementale, tenait des conférences sur l’histoire du mouvement ouvrier en Seine-Maritime. On trouve dans les archives de l’UD le document dactylographié de l’une de ses conférences. Il prenait soin de valoriser l’immense patrimoine historique de la classe ouvrière seinomarine (terme que l’on n’employait pas à l’époque), en plongeant très loin dans l’histoire, et en particulier les grands luttes de la fin du 17ème et du début du 18ème siècle.

A la fin des années 80, à l’initiative de la direction de l’UD dont le secrétaire général était à l’époque Bernard Isaac, ce sera l’édition d’un livre sur l’histoire de la CGT en Seine-Maritime. Ce sera un livre, rédigé par plusieurs militants et publié sous la direction d’Albert Perrot, ancien président de la Maison de la culture du Havre, et créateur du CREO1 en Normandie. Métallurgiste en retraite, Albert a publié plusieurs ouvrages sur l’histoire sociale du Havre, dont le dernier en date est un livre sur la lutte des ACH.

De nombreux militants s’intéressent aussi à l’histoire sociale dans leurs localités. Certains ne se contenteront pas de s’y intéresser, mais passent même des diplômes universitaire. C’est le cas de Pierre Largesse qui, retraité de l’électricité, obtiendra le Diplôme Universitaire d’Études Doctorales (qui lui permet d’être au jury des maîtrises et des thèses) et deviendra  président de la Société d’Histoire d’Elbeuf.

L’histoire sociale de la Seine-Maritime étant particulièrement riche, les Unions locales prennent souvent l’initiative d’expositions ou de conférences sur des thèmes historiques. C’est à l’occasion de commémoration de grands événements, comme l’anniversaire de 1936, ou de mai 1968. A l’époque la dernière en date était une exposition réalisée à Dieppe sur l’histoire du syndicalisme dans la région dieppoise, à l’occasion du centenaire de la CGT (1895-1995). La responsabilité en avait été confiée à Gilles Pichavant, secrétaire de l’Union locale CGT et technicien à France Telecom, qui s’était entouré d’une petite équipe dynamique. L’exposition réalisée en partenariat avec la ville de Dieppe se tiendra à l’entrée de la médiathèque Jean Renoir pendant le mois de janvier 1996 et connaîtra un vif succès. C’est à lui que Jacques Pene proposera de devenir le secrétaire du nouvel institut.

L’institut CGT d’histoire sociale de Seine-Maritime sera donc créé sous la forme d’une association loi 1901. L’assemblée générale constitutive de l’association, réunissant des délégués des Unions Locales et de l’Union départementale CGT de Seine-Maritime, se tiendra le 4 décembre 1996 à Mont St Aignan, dans les locaux de l’UD.  Elle adoptait les statuts, et élisait son premier bureau. Il était composé de Jacques Pene, président ; Pierre Largesse et Albert Perrot, vice-présidents ; Gilles Pichavant, secrétaire ; Pierre Michel, trésorier et de Gérard Busson, archiviste. Font partie du Conseil d’administration, Robert Privat, Jean Michel Grosot, Pierre Leblic et Martial Cavelier. Les statuts seront déposés le 13 décembre 1996, et un avis a été publié au Journal Officiel le 25 décembre.

Depuis cette époque, notre petite association se développera, d’abord lentement, mais sûrement, traçant opiniâtrement son sillon au fil des ans. De quelques dizaines d’adhérents en 1997, elle s’approche des deux cents en 2007.

Dès les premiers mois d’activité, le collectif militant de l’IHS se renforçait de Serge Laloyer, de Marcel Letessier et de Marcel Saunier, militants syndicaux en retraite respectivement de la métallurgie, du bâtiment et de la chimie. En 1999, Jacques Pene quittant le secrétariat général de l’UD et la région, et étant remplacé par Marceau Burette des PTT, l’assemblée générale élisait ce dernier au poste de président de l’IHS. Jacques Fiocre (Télécom) et François Auvray (Métallurgie), tous deux jeunes retraités, intégraient le CA et celui-ci remplaçait Gérard Busson comme archiviste. Celui-ci quittait le CA en 2000.

En 2001 c’est l’arrivée au CA de Guy Decamps, retraité cheminot. En 2002 c’est Alexandre Levillain (bâtiment) et Robert Louvard (Livre) qui entre au CA. En 2003, il est créé le poste de secrétaire adjoint et Serge Laloyer est élu à ce poste.

En 2004 c’est enfin l’arrivée d’une femme : Maryse Olivier (retraitée de l’enseignement) est élue au CA où elle remplace au poste de trésorier adjoint Pierre Leblic qui quitte la région. En 2005 elle remplace Pierre Michel au poste de trésorier. Celui-ci avait demandé d’être déchargé de cette responsabilité qu’il tenait depuis la création de l’IHS, reste au CA.

En 2006 on note l’arrivée de Jacques Defortescu, Marius Bastide, Michel Fossé et de Guy Würker et le départ de Jacques Fiocre.

En 2007, Régis Gasse ayant remplacé Marceau Burette au poste de secrétaire général de l’UD, c’est lui qui devient le 3ème président de l’IHS. Jacques Defortescu remplace Maryse Olivier au poste de trésorier. Celle-ci remplace François Auvray comme archiviste. On note l’arrivée de John Bartzman et de Bernard Berthelot.


Inauguration de l'exposition sur l'histoire de Mai-juin 1968 dans la région dieppoise, dans le halle de la médiathèque de Dieppe

Le 30ème anniversaire de Mai 68

Immédiatement l’Institut va prendre son activité à bras le corps.  Partant de l’idée que si nous n’écrivions pas nous même l’histoire du mouvement de  Mai-Juin 68 en Seine-Maritime, le rôle de la classe ouvrière en serait occulté, notre jeune association prend l’initiative de préparer des expositions locales sur le thème de Mai 68. Au cours du premier semestre de l’année 1997, trois collectifs d’adhérents se constituent, avec des effectifs divers, et des moyens différents, au Havre, à Rouen et à Dieppe, avec l’objectif de préparer chacune une exposition sur le thème de Mai 68.

Le projet n’était pas de réécrire ce qui a été déjà écrit, mais de travailler de la manière la plus objective possible, à l’histoire des événements qui se sont passés dans nos grandes agglomérations. En fin d’année, une quatrième équipe se constituait à Elbeuf. Répartis dans chacune de ces agglomérations les militants s’entourent de petites équipes locales, amis et camarades passionnées d’histoire, pour faire les recherches dans les archives et dans la presse locale, développer des partenariats avec les unions locales de la CGT ; cela aura aussi l’intérêt de faire connaître l’Institut dans la CGT et participera de son développement.

Le premier travail, et non le moindre, des divers collectifs, sera de rassembler la matière première des expositions. Si les tracts, déclarations et accords divers ont été relativement bien conservés dans les Unions Locales ou à l’Union Départementale CGT, si la presse a pu être épluchée dans les bibliothèques municipales, il sera en général difficile de retrouver des photos des événements. Le collectif du Havre met cependant la main sur un trésor: 350 photographies prises par un journaliste du Havre Libre, et heureusement conservées. Ailleurs, cela n’a pas été possible, soit que les journaux ne nous aient pas ouvert leurs portes, soit, comme à Dieppe, que les photographies de presse aient disparu. Partout il a fallu faire du porte à porte auprès de militants souvent âgés, remonter des pistes, surmonter les déceptions et les découragements.

Parallèlement seront organisés des rencontres et des débats autour de ces expositions qui seront au nombre de 5 à être inaugurées en mai 1998 dans les principales agglomérations (Rouen, Le Havre, Dieppe, Elbeuf) et à Neufchâtel-en-Bray à l’automne.

Dieppe bénéficiant du soutien de la municipalité, cela permettra à l’IHS, en partenariat avec l’Union locale, la ville et le centre Jean Renoir d’animer un mois entier autour de l’exposition: cinéma, débats, dîner en chansons, etc.).  Le point d’orgue aura lieu le 28 mai 1998 au centre Renoir : Georges Séguy, secrétaire général de la CGT en 1968, participera à un débat avec Henri Weber, sénateur socialiste et ancien responsable de la Ligue communiste à l’époque, en compagnie d’Albert Perrot, de Serge Laloyer et de Bernard Isaac qui eux étaient des responsable de l’union départementale CGT (respectivement : membre du bureau de l’UD, secrétaire de l’USTM, et secrétaire général).

Le collectif du Havre obtiendra une subvention de la municipalité, ce qui lui permettra de proposer une exposition de trente trois panneaux, et de publier une brochure sur les grèves de 1968 au Havre. Cette exposition reprenait en la développant, celle qui avait été montée à l’initiative de l’Union locale CGT en 1988, en partenariat avec la municipalité de l’époque. Elle sera installée une quinzaine de jours dans le Hall de Franklin, puis s’en ira à Gonfreville l’Orcher et dans plusieurs grosses entreprises de la région du Havre. En juin 2007 sera d’ailleurs réinstallée dans le Hall de Franklin au Havre dans le cadre des initiatives commémorant le centenaire de l’Union locale.

L’écho rencontré est à la mesure du travail fourni. Presse, télévision régionale et visiteurs ont été au rendez-vous. Partout l'objectif sera atteint et bénéficiera d’une large couverture médiatique; plusieurs de nos expositions continueront à circuler dans les municipalités, les entreprises et dans des établissements scolaires. Le numéro 3 du Fil rouge fera une large place au bilan des initiatives de ce printemps 1998. Quant au bilan en matière d’adhérents, l’institut dépasse les 50 adhérents en cette fin 98 ; sa notoriété s’accroît.

L’objectif est atteint : les tentatives d’occultation du rôle de la classe ouvrière et de ses organisations en n’évoquant que les conflits (réels) des étudiants avec les forces de police, n’ont pas pu occuper à elles seules les médias. Ce qui fera dire à Georges Séguy lors des traditionnelles Journées d’études nationale des IHS en mai 1999 : “Que se serait-il passé, qui aurait fait face au matraquage, si notre Institut n’avait pas existé ?”.

La préservation des archives syndicales

Ce sera le deuxième grand chantier auquel s’attellera notre Institut. L’article 3 des statuts stipule: « Article 3: L’Institut se fixe comme missions : -Le collectage, la sauvegarde et le traitement d’informations et de documents  de toute nature, se rattachant à l’histoire sociale de la Seine Maritime, et plus particulièrement à l’histoire du syndicalisme et à leur exploitation à des fins de formation et de recherche historique. »

Dès sa création, l’Institut s’est assigné comme l’une de ses priorités la préservation des archives syndicales. Les nouveaux membres du Conseil d’administration se sont donc inquiétés du risque de destruction que faisait peser sur les traces de la vie syndicale, la disparition des entreprises.

« Dans 50 ans avec quoi écrira-t-on l’histoire syndicale ? » pouvait-on lire dans la première  publication de l’Institut en janvier 1997. « Lorsqu’un étudiant ou un historien se penchera sur l’histoire de votre syndicat, de votre entreprise, de votre union locale, de votre branche professionnelle, de votre convention collective ou d’un conflit social auquel vous avez participé, il aura, tout d’abord, à sa disposition les articles de presse. Peut-être aura-il accès aux archives de la préfecture qui seront reversées aux Archives Départementales. Il pourra donc y trouver des rapports de police, ou des renseignements généraux. Si notre historien n’a à sa disposition que ces sources, il ne pourra traduire que très imparfaitement votre vie syndicale et votre engagement militant. Il lui manquera quelque chose. Peut-être même se demanderait-il à quoi s’occupaient ces syndicalistes? »

Mais il attire l’attention des militants sur l’intérêt immédiat pour leur activité de se préoccuper de leurs archives : « Sans doute nos anciens étaient-ils pénétrés par l’idée qu’ils travaillaient pour les générations futures, et que de ce fait les archives avaient une grande importance. Mais ils avaient sûrement aussi appris à leurs dépens qu’il était grave de ne pas avoir d’archives, d’autant que le patronat en constituait  de son coté et s’en servait à l’occasion.

Dès cette époque, il est question du déménagement prochain de l’Union locale de Rouen et des syndicats qui y étaient logés, ainsi que celui de l’Union départementale, dans de nouveaux locaux rive gauche à Rouen.

Or les déménagements sont souvent une véritable catastrophe pour les archives. Celles-ci, qui ne font pas partie des préoccupations premières des militants, risquent de s’en retrouver sérieusement allégées. Le risque était que l’on opère par « classement vertical » - la poubelle - plutôt que de passer du temps à les mettre dans des cartons. En effet, les archives c’est lourd, ça prend de la place et on ne sait pas trop ni quoi en faire ni à quoi cela peut servir.

Dès l’origine ce sera une évidence pour les membres de notre Institut comme aux principaux animateurs de la CGT (Union départementale comme Union locale de Rouen) que la solution ne serait pas d’entreposer les archives dans les nouveaux locaux. En effet, le bâtiment, pour aussi fonctionnel qu’il soit, ne permet pas de créer un local d’archives suffisamment vaste.

D’autre part, la gestion d’archives, c’est un métier. La CGT n’a ni les moyens de financer le salaire d’un archiviste professionnel, ni d’aménager une salle de lecture pour les chercheurs qui sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à l’histoire sociale (étudiants, professeurs, etc.). C’est donc tout naturellement que plusieurs membres du CA ont proposé de se tourner vers les Archives départementales, comme cela a déjà été fait par de nombreuses Unions départementales, comme  le Calvados. Dire que la décision sera facile et rapide à prendre, ce serait aller un peu vite. Il fallut surmonter les réticences de certains, tout en trouvant les modalités qui assurent à la CGT de rester propriétaire de ses archives et donc de pouvoir, le cas échéant, les reprendre.

En fait, les Archives Départementales sont le Service public « ad hoc ». Ce sont des professionnels. Leur métier c’est justement celui de faire ce que l’on ne sait pas faire. De plus, elles disposent d’une vaste salle de lecture où les archives peuvent, en toute sécurité, sans risque de vol ou de dégradation, être manipulées à but de recherche historique.

En décembre 1999, le CA ira visiter les Archives départementales. Une délégation sera reçue par Madame Senthilhes, directrice, qui nous présentera son service. Elle nous fera apporter plusieurs cartons d’archives, choisis par nous dans le fonds de la Seine-Maritime, pour nous montrer l’intérêt historique des Archives départementales.

Au printemps 2000, celle-ci et de M. Mouradian, Conservateur des Archives de France et directeur des Archives du monde du travail, rencontreront la direction de l’UD et visiteront les fonds de la CGT. Il est vrai que, syndiqué à la CGT, celui-ci connaissait bien les archives de l’UD. C’est lui qui, dans les années 70, alors qu’il était en début de carrière aux Archives de la Seine-Maritime, en avait réalisé un premier classement.

Le contact était noué. Deux conventions de dépôt  des archives syndicales seront signées à l’automne 2000, avec les Archives départementales. L’une pour l’UL de Rouen et l’autre pour l’UD de Seine-Maritime, qui resteront chacune propriétaire de leur fonds. Les Archives départementale en assureront le classement et la gestion. Depuis, comme convenu; elles consultent la CGT pour la mise à disposition des documents.

Au total c’est plus de 400 cartons de compte rendus de congrès, réunions, tracts, affiches, photos et journaux retraçant l’histoire des luttes et de l’activité de la CGT. Mis bout à bout, cela représente plus de 80 mètres d’archives. On y trouve des documents très anciens, comme ces documents datant de 1896 que l’on trouve dans le fonds du syndicat des métaux de Rouen. Ils ont été mis à la disposition des chercheurs et des étudiants. Une première étape ayant été franchie, ce sera au tour du syndicat des PTT d’y déposer ses propres archives.

Mais de nombreuses archives syndicales restent en danger, car elles sont entreposées dans des locaux précaires ; précarité des entreprises, locaux peu adaptés, caves humides, greniers ; de nombreuses archives dorment chez de vieux militants, par exemple des carnets de notes, et risquent de disparaître avec eux.  Enfin les archives se constituent en permanence. C’est aujourd’hui que se rassemblent les photographies, témoignages, notes et traces diverses du mouvement de décembre 1995, comme celui de janvier 2001 sur les retraites. La vie continue.

Avec le dépôt de ces trois fonds d’archives importants aux archives départementales, l’institut de Seine-Maritime a réalisé une avancée certaine dans l’une des missions qu’il s’est assignées.

Un fil rouge pour l’IHS


Le 1er numéro du Fil rouge est paru en fin d'année 1997. Malgré la mauvaise qualité d'impression, il annonçait un ambition: celle de travailler sérieusement et opiniâtrement à l'histoire sociale du département de la Seine-Maritime

L’idée de créer une revue départementale est venue assez rapidement après la création de l’Institut. Il s’agissait tout d’abord, d’engager un travail « d’études et de recherches », comme l’alinéa 2 de l’article 3 de nos statuts l’expriment. L’opinion d’un certain nombre de membres du CA, plus précisément les deux vice-présidents et le secrétaire, était que nous pouvions tous faire des recherches historiques et écrire de l’histoire sociale. Nous étions plusieurs à avoir écrit des textes, certains ayant écrit des livres. Tous n’en étaient pas encore convaincus. Mais écrire un article sans le publier, cela posait un problème.

La réflexion se prolongera durant tout le 1er semestre 1997. A la rentrée de septembre il est retenu l’idée de créer une revue. Se pose alors la question du titre. Une première proposition sera retenue après discussion : ce sera « le Rattacheur ». Pourquoi ce titre ? La Seine-Maritime ayant été une grande région de textile, le rattacheur était un petit métier de la filature, souvent tenu par des enfants. Leur boulot était de relier deux fils qui étaient régulièrement cassés au cours du tissage. Il y avait, évidemment dans l’idée de ce titre, celle de relier les fils de l’histoire. Mais le 15 octobre, on abandonne ce titre. Il est trop lié à une profession qui, de plus, a disparu.

Le « Fil  rouge » s’impose donc. On reste toujours dans cette idée du fil, mais il s’agit d’une expression populaire qui marque bien l’idée de ne pas se perdre ; en plus le fil est rouge, couleur de la classe ouvrière et des luttes sociales. Ce titre correspond d’autant mieux à notre IHS qu’il sera le lien (encore du fil !) avec nos adhérents et amis de l’IHS. Après un 1er numéro en fin 1997, il va paraître relativement régulièrement au rythme moyen de trois numéros par an. C’est Gilles Pichavant qui se chargera de la mise en page.

Les premiers numéros sont imprimés sur un reprocopieur, au syndicat CGT de Renault Cléon. Dès le début le nombre de pages est de 24, des feuilles de format A3 pliées sous forme de cahier agrafé au milieu  une couverture imprimée sur du papier de couleur, 20 pages centrales étant imprimée sur du papier blanc. En 1999 et en 2000, trois numéros successifs seront cependant imprimés sur  des feuilles A4 agrafées au bord ; deux d’entre eux ont des photographies couleur en couverture. Mais, après l’aménagement de la CGT dans ses nouveaux locaux, l’IHS utilisera la nouvelle photocopieuse pour imprimer le Fil Rouge. Nous retrouvons la forme initiale, mais avec une qualité d’impression améliorée. Enfin, en 2007 nous avons décidé de faire appel à un imprimeur, ce qui améliore grandement la qualité de la revue, particulièrement en matière de reproduction de photographies. La couverture est en couleur.

Nous en arrivons aujourd’hui au numéro 29. Comme vous pouvez le voir en parcourant l’index, la collection est riche et les articles divers. Nous avons fait du bon travail en 10 ans. Cela représente près de 600 pages de textes aux sujets très divers, témoignage d’un travail sérieux de notre collectif. Il représente un sacré complément au livre « la CGT en Seine-Maritime » dont nous avons déjà parlé.

L’année 2006

Évidemment nous ne pouvons pas terminer ces10 années d'histoire de l'IHS sans évoquer la grande aventure de l’année 2006. C’était le 70ème anniversaire de 1936. Pour cela nous avons développé une activité considérable cette année là. Sans compter la publication de l’ouvrage sur 1936, sur laquelle nous reviendrons, l’IHS-CGT-76 a réalisé en autres :

La Numérisation et mise en DVD d’un ancien montage de diapositives sur 1936, datant de 1986, avec le soutien de la Ville du Havre

Numérisation d’interviews enregistrées sur bandes magnétiques de militants de l’époque 1936, disparus du Havre et à l’occasion de cette initiative, mise sur DVD d’un ancien film documentaire provenant des Archives Départementales de Seine St Denis, contenant des documents filmés et sonores sur 1936

Organisation d’une visite Culturelle et Festive le 3 juin à Dieppe, en partenariat avec l’Union Locale CGT, qui a connu un grand succès, car elle a été suivie par plus 300 personnes. Elle avait été précédée par à l’écriture de quinze de tableaux historiques sur l’histoire locale et la mobilisation d’une vingtaine de comédiens amateurs, d’une chorale et d’un chanteur.

Organisation d’une soirée à Elbeuf le 7 juin, en partenariat avec l’Union locale CGT, marquée par le projection d’un vidéo-film sur 1936 réalisé par des militants et la participation de plusieurs comédiens.

1936, ils ont osé, ils ont gagné


En septembre 2005 le CA décidait d’entreprendre l’écriture d’un ouvrage sur l’histoire de 1936 en Seine Inférieure. Initialement ce devait être un numéro spécial du Fil rouge, comptant au maximum le double de pages d’un numéro normal (et c’est pour cela qu’il apparaît dans l’index du Fil rouge).

Ce sera un travail vraiment collectif auquel nous nous attellerons,.les membres du CA s’étant répartis le travail par zone géographique : Albert Perrot se chargera de la région du Havre, Pierre Largesse de la région d’Elbeuf, et Gilles Pichavant de la région dieppoise.

Notre IHS ne partait pas de rien puisque ceux-ci avaient, tous les trois, déjà travaillé le sujet. Cependant pour le reste du département, ce n’était pas le cas, et en particulier dans la région rouennaise. Il fallut donc partir de zéro et commencer un travail préalable de recherche aux Archives départementales. Nous avons constitué une première équipe constituée de Serge Laloyer, Guy Decamps et Maryse Olivier, qui s’attellera au travail. De son côté Pierre Michel fera le travail dans la région de Bolbec Lillebonne, François Auvray prenant en charge les recherches sur Fécamp, renforcé par Guy Decamps dès que les recherches sur la région rouennaise seront terminées. 

Au cours du mois de janvier, le travail avançant rapidement, Pierre Largesse sera chargé de faire un chapitre de mise en perspective de l’ouvrage, tant économique, syndical que politique, qui sera intitulé « Avant les grèves ». C’est à ce moment là aussi que Gilles Pichavant va être chargé de la coordination générale de l’ouvrage et des relations avec le graphiste que nous avions choisi pour la mise en page. Le besoin se faisant sentir de ne pas s’arrêter aux grèves, et de poursuivre jusqu’à la grève générale du 30 novembre 1938,  un nouveau travail de recherches sera engagé dans lequel le CA tout entier sera impliqué. Ce travail nous permettra de découvrir une foule d’événements locaux complètement méconnus, ainsi que de travailler sur les effets de la guerre d’Espagne sur notre département, et la solidarité qu’elle a pu provoquer.

Enfin, nous obtiendrons le soutien de Yannick Marec, professeur à l’Université de Rouen qui acceptera de nous écrire une préface, et celui de Marceau Burette, alors encore secrétaire général de l’UD, qui écrira un mot.

Un succès d’édition

Lorsque la décision à été prise de nous lancer dans la publication de notre ouvrage sur 1936 personne dans l’Institut n’aurait parié sur un tel succès. Initialement nous n’avions prévu de n’en publier que 500 exemplaires. Mais après avoir reçu plus de 300 souscriptions à la fin mars 2006, nous avons revu notre chiffre à la hausse, et décidé d’en imprimer 1000. Puis à la veille du bouclage définitif de l’ouvrage, nous décidions d’en commander 2000 exemplaires après une longue discussion au sein de notre conseil d’administration. La décision sera prise, parce que nous avions obtenu plusieurs publicités (Macif, Chèque déjeuner, et LC Communication), et que nous avions l’assurance d’une subvention exceptionnelle du Conseil départemental de la Seine-Maritime.

C’était un sacré pari pour une petite association comme la nôtre. Certes l’Union départementale CGT avait promis son soutien en cas de difficultés, et en tout état de cause de nous permettre d’assurer coûte que coûte et dans les délais, le règlement es factures de l’imprimeur et de notre graphiste. Finalement les craintes que nous avions émises seront assez vite dissipées par la rapidité avec laquelle le livre s’est diffusé. Il a bénéficié d’une diffusion militante comme cela n’était pas arrivé depuis longtemps dans le mouvement syndical, et d’un « bouche à oreille » particulièrement efficace.

Placé au cœur d’initiatives nombreuses organisées dans tout le département, il se diffusait rapidement malgré le handicap de n’avoir pas été en mesure de le faire paraître avant le 1er mai et de n’avoir pas pu le faire connaître dans les dernières manifestations anti-CPE.

Dans cette période, il faut remercier tout particulièrement Serge Laloyer qui a été la cheville ouvrière de la diffusion du livre, tant en matière de réception et de stockage des boites de livres,  le suivi des commandes et l’envoi des exemplaires en pré commande, et surtout le suivi et la comptabilisation du paiement des exemplaires vendus pour notre institut.

Parallèlement une organisation était mise en place avec l’UD, et Anna, l’une des secrétaires administratives était chargée de la réception et du suivi des commandes prises par téléphone et par courrier au niveau de l’UD.

Dès la fin juin nous avions dépassé les 1000 exemplaires diffusés. Et à la fin de l’été, nous entamions les derniers 200 exemplaires, lorsqu’une commande de plus de 300 exemplaires arrivait de la Mairie d’Harfleur. Comme l’IHS-CGT-76 était invitée dans plusieurs initiatives importantes, comme le Fête de l’Humanité ou la Rencontre du livre de Maromme, et que de nombreuses commandes nous étaient parvenues dans la période, il était évident que nous allions manquer d’exemplaires, nous avons décidé de lancer une nouvelle édition de 2000 exemplaires.

Avec cette aventure, qui se continue d’ailleurs, nous pouvons témoigner de l’intérêt considérable du public pour l’événement, non seulement par les participations nombreuses à toutes les initiatives qui ont été organisées, mais évidement par le fait, notable, que notre livre s’est trouvé, si rapidement et si étonnamment, épuisé.

A plusieurs reprises lors de nos assemblées générales annuelles nous avons dit qu’un instrument devrait se faire entendre plus fort, évoquant « la petite flûte » des Instituts d’histoire sociale de la CGT. On peut dire que nous avons fait fort en 2006 en Seine-Maritime.

Conclusion :

Notre rôle est de travailler à côté des organisations syndicales à la connaissance de l’histoire, pour éclairer le présent. Sans mémoire toute société, donc aussi le syndicalisme, est condamnée à refaire les mêmes erreurs. Sans travail sur l’histoire, sur son histoire, le syndicalisme risque de perdre en efficacité. L’objectif étant de mettre en évidence le rôle des travailleurs dans les acquis sociaux, car les avancées sociales dans la construction de la société sont la conséquence essentiellement des luttes du prolétariat, de la classe ouvrière, des travailleurs, des salariés créateurs de richesses.

L’Institut CGT d’histoire sociale confédéral, les instituts fédéraux, régionaux et départementaux, dont le nôtre, ont donné vie à une ambition: celle de regarder le mouvement de l’intérieur, de comprendre les mécanismes de l’organisation, de solliciter la mémoire des militants, de croiser leur approche, de réfléchir sur leur engagement, d’étudier les archives écrites, photographiques et audiovisuelles, de saisir les motivations des acteurs, de se  pénétrer du contexte économique, social et politique de l’époque pour appréhender les comportements, d’analyser les conceptions et les choix de société.

Cette année, à l’occasion de son 10e anniversaire, et en regardant notre bilan, nous pouvons estimer que notre association loi 1901 a pleinement joué le rôle que ses initiateurs lui avaient donné.

C’est une grande satisfaction de constater que notre association se renforce d’année en année. Après plusieurs années de très légère progression, nous avons dépassé, en 2003, les 100 d’adhérents et nous nous approchons des 200 adhérents en 2007.

Un grand merci à tous.

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