Les médias ont fait leur Une sur les vols à destination de Londres qui ont été déroutés vers la Belgique, des vols en provenance ou à destination de Londres annulés ou retardés.
Mais peu se sont inquiétés des milliers de français en perdition à la gare St Pancras de Londres, en attente d’un Eurostar (sauf, certes, le 20 décembre sur France 2) !
Pourtant, dimanche soir 19 décembre, ils étaient des milliers à faire la queue dans le froid. Les plus chanceux ont réussi à se faire admettre dans un train vers 19h30, 20h00. Les autres ont du repasser une nuit quelque part dans Londres.
Pour accéder à un train , il fallait faire une queue d’au moins quatre heures. Certains ont été grugé de leur tour, car l’organisation, très désorganisée, a réorganisé plusieurs fois la file, conduisant de nombreux voyageurs à repartir à zéro.
Pourquoi une telle pagaille ? L’information donnée aux voyageurs en gare, était que, compte tenu de la situation météo en France, les Eurostars avaient été contraints de réduire leur vitesse par RFF (Réseaux Ferrés de France) , conduisant à un allongement de la durée du transport de 90 mn.
Évidemment, la réduction de vitesse a un effet sur le débit des trains. Mais la raison première est qu’Eurostar n’est pas un service public. Le nombre de train est limité à celui nécessaire au trafic grande vitesse. Il n’y a ni train de rechange, ni conducteur supplémentaire. De plus, Eurostar ne roule que jusqu’à une certaine heure dans la nuit.
Le résultat est que, pour ce dernier weekend bondé d’avant les fêtes, la réduction du cadencement a rejeté des milliers de voyageurs du trafic.
Le 21 décembre la queue faisait un kilomètre à l’extérieur de St Pancrace ! Quel beau weekend à Londres ! Quel souvenir mémorable !
Encore un succès du capitalisme ! Vive le Service public.
Vidéo prise le lendemain vers midi à St Pancras; pour les premiers la queue était déjà de 5 heures; les derniers sont-ils partis ?